par Christophe Stolowicki Né à Haïti où il a connu les prisons de Duvalier, réfugié au Québec où il devient l’une des voix reconnues de la francophonie, il a quatre vingt-huit ans sous la carapace du poème et verbe véloce recuit par l’exil file ses pas dans les pas de ses pas ; la peau diaphane …
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Agnès Rouzier : dire, encore
par Christophe Stolowicki Par à coups de parenthèses distribuées au pénultième hasard, intempestives à bout touchant, palpant, perlant, parlant, à brûle pour point, en aparté de secrets plaqués à toute face, Agnès Rouzier (1936-1981). Son martèlement stride à grands pas de silence, sur le pas, dans la passe, dans la nasse. Ses pics épileptiques …
Thierry Froger : Sauve qui peut (la révolution)
par Christophe Stolowicki De travelling à plan rapproché articulés deux récits à deux siècles d’intervalle que ponctuent des pistes de scénario en fac-similé de frappe machine ; prise à bras l’accord la mémoire d’une ascendance qui excède les psychanalytiques trois ou quatre générations ; étale à crues brusques évidant le regard (« chaque pensée devrait ressembler au …
Piero Salzarulo : Somniloquie
par Christophe Stolowicki Réputée par Shakespeare (dans Macbeth, Othello) trahir l’homicide ou l’adultère – au psychologue expérimental qui réveille en flagrant débit le dormeur loquace la somniloquie s’avère sans rapport décelable avec le songe interrompu ni clairement liée à l’une ou l’autre, REM ou NREM, phase du sommeil ; « les mots prononcés ne sont pas …
Béatrice Libert : L’aura du blanc
par Christophe Stolowicki Dépouillée, ponctuée des seuls blancs de ses laisses et des encres de Motoko Tachikawa – de politesse exquise hésitantes pastilles tachistes, auréoles arachnéennes qui se suspendent – une poésie incisive douce entaille par touches matutinales, sans l’effet de manche d’un rejet ni d’un enjambement, vers à vers le mors saisit le …
Cees Nooteboom : J’avais bien mille vies et je n’en ai pris qu’une / Le visage de l’œil
par Christophe Stolowicki 272 + 352 = 624 pages, peu de blanches, de proses (J’avais bien mille vies…) et de poèmes (Le visage de l’œil), en deux recueils de « l’un des plus grands écrivains européens contemporains [qui] a reçu les plus hautes distinctions littéraires aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche et en Espagne […] …
Nadine Agostini : Ariane / La doll
par Christophe Stolowicki Ariane rêve et son parler déroule un fil blanc rompu de blancs, rouleau de scotch dessoudé par plaques, tectonique de Poucet. Ariane ma sœur de quel amour blessée tranche par bribes les nœuds de gorge, les cordons de « marionnette » de son ombilic. Ariane oblique et le labyrinthe l’empaume ; la délivre de …
Marc Cholodenko : Il est mort ?
par Christophe Stolowicki Très beau et tenu et ténu et n’achevant pas de mourir de point virgule en point d’appoint virgule après virgule comme ce qui de l’érotisme advient en apnée de survie dans l’avatar d’une phrase unique. Vice à vif il est né¹ et flaccide renaît de volume en volume plus métaphysiquement abscons …
Guillaume Decourt : Les heures grecques
par Christophe Stolowicki Une gourmandise de la rime, acrobatiquement sans filet contemporaine, richissime de phonèmes en reflux de s’enducailler dans une langue rechignée de millénaires, de baragouiner un grec moderne dans une Grèce de tavernes plutôt que d’acropoles ; mariant la brusquerie lumineuse d’Apollinaire et l’insolence de Houellebecq ; accordant « grief » et « relief » qui en diérèse, …
Olivier Domerg : Le temps fait rage
par Christophe Stolowicki Au cœur de roche d’un convulsif, familier, crissant de sabres, bruissant d’oiseaux, bientôt minéral paysage méditerranéen d’arrière-garde célébré par son peintre. Au « pied du mur » d’une montagne insatiablement habitée par l’écriture. Quand, « pour toute poétique & pour toute morale », pour solde de toute gratuité, à l’instar de Char en partance pour …