par Christophe Stolowicki
Une gourmandise de la rime, acrobatiquement sans filet contemporaine, richissime de phonèmes en reflux de s’enducailler dans une langue rechignée de millénaires, de baragouiner un grec moderne dans une Grèce de tavernes plutôt que d’acropoles ; mariant la brusquerie lumineuse d’Apollinaire et l’insolence de Houellebecq ; accordant « grief » et « relief » qui en diérèse, qui en synérèse, « Naxos » avec « le soleil dans la mer exauce » ; sac à mots sabrés au clair en une escrime de rejets ¹ – compose un paradis lettré à qui d’exil en sa jeunesse voyage comme l’anti-touriste fondamental. Léger d’argent par privilège de son âge, de dizain en dizain de décasyllabes mâchant ses vers, distendant leurs acrotères embrassés, amant entretenu d’une Grecque son aînée en « rustre » rimbaldien, en pied de nez aux contempteurs d’une Grèce à la remorque de l’Europe – de parti pris de l’anecdotique arête vive des choses un intempestif rhapsode détisse corde à corps harpe et lyre.