Piero Salzarulo : Somniloquie

 
par Christophe Stolowicki

Réputée par Shakespeare (dans Macbeth, Othello) trahir l’homicide ou l’adultère – au psychologue expérimental qui réveille en flagrant débit le dormeur loquace la somniloquie s’avère sans rapport décelable avec le songe interrompu ni clairement liée à l’une ou l’autre, REM ou NREM, phase du sommeil ; « les mots prononcés ne sont pas ceux du rêve », écrit Piero Salzarulo, spécialiste d’Hypnos1, éthologue lettré carré posant les questions insolites, dissipant, démontant l’évidence, élargissant un sillage. Freud ne s’est jamais penché sur le sujet. Soupçon toutefois qu’à l’instar du rêveur et de son freudien travail le somniloque, somnambule verbal inversant des syllabes (« beatag pour teabag, sachet de thé », sac à dés), funambule dont se dérobe le fil porteur à son réveil forcé, pratique la paronomase et l’anacoluthe inaudibles au scientifique. Pas à Piero Salzarulo – l’éthologie née d’un chant de Maldoror.




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Passage d’encres
« Trait court »
24 p., 5,00 €
couverture

1. Parutions récentes chez Passage d’encres Les soupirs d’un mammifère (2012), Un chien qui bâille (2013), En attendant Hypnos (2014), Réveil au bistrot (2015).