par Antoine Emaz On peut penser au De rerum natura de Lucrèce, c’est-à-dire une poésie philosophique visant à une connaissance du monde. Mais là où Lucrèce propose une réflexion fondée sur l’observation directe de la nature, Courtois, XXIe siècle oblige, passe par une documentation et la médiation de savoirs scientifiques spécialisés les plus divers …
De : CCP #34-3
Muscle
par Hervé Laurent Hanqiu Xiao est plasticienne. Les cinq très brefs textes d’elle que publie1 Muscle font preuve de plus d’originalité que ses toiles, très (peut-être trop) directement inspirées par la peinture de Magritte. Avec des accents naïvement enthousiastes, l’auteur décrit un monde en apparence lumineux, vaguement magique. Mais l’usage qu’elle fait de la …
Critique
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink Est-ce qu’une communauté d’êtres sans revendication identitaire est concevable ? Une communauté où nous ne serions pas réduits à nous enchaîner les uns aux autres par les liens sacrés du sol, du sang, et de la lignée. Une communauté d’apatrides en quelque sorte, de « singularités quelconques » dirait Giorgio Agamben, et qui n’ont …
Alexander Dickow : Rhapsodie curieuse
par Christophe Stolowicki Dans un entre-deux métaphysique de solécismes franco-américains détourée de Babel, tramée par Alexander Dickow une rhapsodie curieuse de kakis à déguster comme on ne connaît plus la pomme : sur le mode biblique où textuellement l’interdit, goûteusement l’intraduisible circulent, caracolent entre les langues. Démonstration magistrale en un idiome appris, traduction à larges …
François Bordes : Cosa
par Étienne Faure À la faveur d’un format paysage – à l’italienne –, de très incisifs dessins d’Ann Loubert viennent ponctuer le cheminement du dernier recueil de François Bordes, Cosa. Un cheminement introduit par une lecture d’Emmanuelle Guattari, puis par une forme de préambule, d’entrée en souvenance et en matière « dans les décombres de …
François Heusbourg : Zone inondable
par Antoine Emaz Ce poème, ou « suite » d’une trentaine de pages, est très intéressant par la tension qu’il établit entre poésie et objectivité. Trois séquences, trois étapes chronologiques nettement marquées à partir d’un événement indiqué en clair dans une note finale, froide comme un fait divers : le 3 octobre 2015 au soir, de violents orages …
Frédérique de Carvalho : Déménager l’enfance
par Antoine Emaz L’événement déclencheur est donné dès le premier vers, « le père est tombé l’autre soir », et les poèmes vont orbiter autour de cette disparition sans complètement la résoudre en mots. À la fin du livre, « on dit le père mort et l’effet que ça fait de / ne plus / pourtant on …
Pierre Dhainaut : Un art des passages
par Michel Ménaché Si pour Pierre Dhainaut, la poésie est « un art des passages », il joue lui-même le rôle de passeur en réunissant dans son dernier ouvrage des analyses d’œuvres, des essais autour des rencontres avec ses contemporains, des aphorismes, des considérations sur l’art et la mise en mots. Sa devise : « L’horizon ne s’ouvre …
Yoann Thommerel : Mon corps n’obéit plus
par Létitia Mouze Le recueil de Yoann Thommerel défie les classifications et fait de cette insubordination poétique son objet même. Il est composé de huit parties dont, au-delà de la construction anaphorique, la présentation formelle ne cesse de varier, alternant texte long, texte court, simple phrase, retranscription (commentée sur la fin) d’un historique des opérations …
Gertrude Stein : Le livre de lecture et Trois pièces de théâtre
par Colette Tron « Un petit garçon dit j’ai lu un nouveau mot aujourd’hui. Qu’avez-vous dit. Le petit garçon dit j’ai lu un nouveau mot aujourd’hui. » Un livre de lecture par une poète telle que Gertrude Stein, fait pour apprendre à lire, aux enfants, d’abord, ou à un chien qui voudrait s’y essayer (Leçon une). …