Hanqiu Xiao est plasticienne. Les cinq très brefs textes d’elle que publie¹ Muscle font preuve de plus d’originalité que ses toiles, très (peut-être trop) directement inspirées par la peinture de Magritte. Avec des accents naïvement enthousiastes, l’auteur décrit un monde en apparence lumineux, vaguement magique. Mais l’usage qu’elle fait de la métaphore, loin de le faire briller un peu plus, y projette d’inquiétantes zones d’ombre.
On passe au très sombre avec l’autre invité de ce numéro. Catastrophes et cataclysmes², est un titre programmatique suivi d’une liste dont l’enjeu consiste à ne pas s’essouffler tout en maintenant une implacable logique additive. Y a-t-il moins enviable qu’Avoir le trou du cul gangrené ? Assurément puisque cette hypothèse se situe au tiers du texte. Le jeu du pire, pour Eiríkur Örn Norđdahl, n’a pas de terme. L’intolérable pose un défi : trouver la force de le traiter par le rire et la surenchère.