par Siegfried Plümper-Hüttenbrink Il est des livres qui sont à ranger parmi les produits inflammables. Ils prennent littéralement feu en les lisant, alors que d’autres vous laissent de marbre. Le « journal de bord » de Sylvain Cavaillès (tenu de décembre 2015 à février 2017 au cours de son séjour en Turquie) en fait partie. Le …
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Evelyne Grossman : Éloge de l’hypersensible
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink De tout temps, l’affectivité fut une chose fort décriée. Jugée malsaine, malséante, voire maladive dès qu’elle outrepasse les convenances sociétales. Emma Bovary – en sainte et martyre égarée par ses lubies – en est une victime exemplaire. Quelle mouche l’avait donc piquée, pour chuter de la sorte, plus bas que terre ? …
Critique
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink Est-ce qu’une communauté d’êtres sans revendication identitaire est concevable ? Une communauté où nous ne serions pas réduits à nous enchaîner les uns aux autres par les liens sacrés du sol, du sang, et de la lignée. Une communauté d’apatrides en quelque sorte, de « singularités quelconques » dirait Giorgio Agamben, et qui n’ont …
Agnès Rouzier : Briefe an einen toten Dichter
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink La traduction est toujours une entreprise risquée. Ne dit-on pas que traduire revient toujours à trahir un texte ? Le trahir en le livrant en otage à une langue qui lui est étrangère et dont rien ne dit qu’il parviendra à s’acclimater en elle. Au-delà d’une transplantation de biotope, n’est-ce pas une …
Daniel Wilhem : Chien de lisard
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink « Réponds-moi sans mentir, si tu le peux, chien de lisard ; d’où connais-tu Mme de Rênal, quand lui as-tu parlé ? » Stendhal, Le Rouge et le Noir (1830). Outre d’aboyer, le chien renifle. Il est même réputé pour son flair à l’aide duquel il lève des pistes, mène son enquête et n’en démord …
Jean-Claude Lebensztejn : Figures pissantes, 1280-2014
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink Que trop souvent les historiens d’art font preuve d’une érudition quelque peu momifiante, digne d’un scoliaste. À les entendre l’art n’irait pas sans un savoir qui puisse l’authentifier par toutes sortes d’arguties. Datations et attributions font loi et sans l’aide desquelles l’art menacerait ruine. Rien de tel toutefois avec l’historien Jean-Claude …
Emmanuel Hocquard : Ce qui n’advint pas
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink « L’historien Alfred Maury raconte que le nom de Mussidan lui venait souvent à l’esprit. Il savait que c’était le nom d’une ville située en France, mais rien de plus. Il rêva un jour qu’il s’entretenait avec quelqu’un qui lui disait venir de Mussidan, et qui, sur sa demande, dut lui répondre …
Michel Deguy : Noir, impair et manque
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink On sait que les moines copistes du Moyen Âge étaient sujets à ce mal à l’âme que fut l’acédia, cette bile saturnienne qui les faisait broyer du noir et douter de tout. On suppose que la cause en était leur soif inextinguible d’érudition et qui ne pouvait que leur être fatale. …
Cahiers Maurice Blanchot
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink C’est sous le signe de ce qui fait lien, vers l’amitié et la communauté, que la quatrième livraison des Cahiers Maurice Blanchot nous propose deux dossiers d’investigation. L’un sonde l’amitié toute clandestine qui dut se tisser entre Blanchot et Bataille. Une amitié plus que discrète et où le vouvoyement de part …
Jean-Christophe Bailly : Etwas anders
par Siegfried Plümper-Hüttenbrink Etwas Anders… quelque chose d’autre, qui vous change de l’ordinaire et fasse qu’une page enfin se tourne. Quelque chose d’aporique ou d’utopique, et qui resterait en attente d’être pensé tout autrement, sous d’autres latitudes mentales. Les Romantiques allemands s’y essayèrent, tout comme Jean-Christophe Bailly qui est sans doute avec Nerval le …