par Marie-Florence Ehret Un texte inclassable, un monologue théâtral enraciné dans une pièce de Samuel Beckett, Fin de partie. La narratrice est dans la poubelle, c’est la mère, elle est morte et les spectateurs ne la voient plus. L’actrice qui l’incarne attend la fin de la pièce, au fond de sa poubelle. Et elle …
De : CCP #34-4
Thomas Clerc : Poeasy
par Paul Échinard-Garin Saluons d’emblée l’acte minimal mais audacieux d’inscrire dans le titre le genre et d’en diminuer aussitôt l’importance, en dépit de l’épaisseur du volume. Condenser et économiser est une dangereuse provocation quand poeasy s’écrit aussi sur les « tee-shirts à messages »1. Thomas Clerc se prête ici à l’autoportrait fragmenté dans « des poèmes-conversations / avec …
Alain Roussel : La phrase errante
par Jean-Pascal Dubost C’est un long poème en prose d’une seule phrase, en flux conscient, digressif ; roulante, rapide, alerte, sur une cinquantaine de pages elle erre, non pas selon le sens actuel et courant, détourné de son cours originaire, mais selon le sens de voyager, partir, aller (alors portée par une parole errante). Elle …
Jean-Claude Pirotte : Jours obscurs
par Jean-Pascal Dubost Quelque chose de la vie ordinaire et des regrets des neiges d’antan de l’enfance, mis en complaintes et sur des rythmes anciens et sans lassitude, court en ce nouveau livre posthume de l’écrivain, disparu en 2014. Les poèmes écrits en 2011, au cœur de la maladie, sous la menace de la …
Michel Ohl : La poule pond suivi de Sonica mon lapin
par Jean-Pascal Dubost D’une certaine manière l’éditeur a œuvré à la manière Ohl en faisant suivre le dernier recueil écrit par l’auteur de son premier livre publié, en faisant suivre la poule du lapin ; un petit amusement d’édition subtil et raffiné, si on lit les deux titres à la queue leu leu : la poule …
Frédérick Houdaer : Nuit grave
par Jean-Pascal Dubost Le titre intrigue, polysémique à souhait, distillant un subtil humour : faut-il lire « [la] nuit [est] grave », « [la] nuit grave » ou « [ça] nuit grave [à la santé] » ? Frédérick Houdaer en effet, en ce livre, manie l’humour du-lard-ou-du-cochon, car la nuit, tous les chats sont noirs, et les situations confuses, ou inversées, ou …
Catherine Weinzaepflen : La sœur de mon frère
par Philippe Di Meo Récit d’un genre impur, mais à forte tonalité diaristique, La sœur de mon frère entrelace1 les fils des vies d’un petit groupe d’amis, parents et apparentés appartenant sans équivoque à ce qu’il est convenu de désigner comme les « milieux intellectuels et artistiques ». Cette large fratrie de fait est en quête …
Marie-Luce Ruffieux : Les Jurons
par Philippe Di Meo D’un genre inconnu, mais respectant formellement la division en chapitres d’inégale longueur dûment numérotés, cette prose prend prétexte d’une « masse de serviettes en tissu éponge » « frappée par un marteau ». Dans cette multitude, une serviette « réagit », de nombreuses conséquences en découlent. Aucun fragment n’obéit aux lois d’une narration convenue. Un arbitraire …
Fernando Pessoa : Bureau de tabac
par Philippe Di Meo Le long poème attribué par Fernando Pessoa à l’hétéronyme2 Alvaro de Campos, le « futuriste », prend prétexte de la méditation enclenchée par le spectacle qui s’offre au poète depuis sa fenêtre ouverte : un bureau de tabac. Étrangement, car la fenêtre, et la chambre qu’elle suppose, symbolise la posture typique du poète …
Giuseppe Caccavale : Armenia. Ossip Mandelstam. Dessins
par Philippe Di Meo Le peintre Giuseppe Caccavale, par ailleurs enseignant d’art mural et de dessin à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris et représentant de l’Italie à la 56e Biennale de Venise, a entrepris de typographier à la poudre de graphite un ensemble de douze poèmes écrits par le poète russe …