par Ludovic Degroote Certains livres vous invitent à une lente immersion, même si leur écriture ne relève pas du flux, au contraire : ils s’écrivent comme par éclats, à la manière d’un verre brisé, ou d’un être qui donne l’impression de ne pouvoir se dire ou s’atteindre qu’à travers les débris de ce qui est …
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Anne Malaprade : Notre corps qui êtes en mots
par Ludovic Degroote On n’écrit pas hors de soi. Ce qui pourrait tenir d’une lapalissade devient une question centrale lorsque le sujet d’un livre touche à l’intime : qui dit intime ne dit pas autobiographie, égocentrisme ou narcissisme. C’est ce à quoi invite le livre en prose d’Anne Malaprade, Notre corps qui êtes en mots. …
Ludovic Degroote : Langue trou
par Jean-Pascal Dubost Langue trou est le constat d’un échec : l’érotisme poétique ne peut que tomber à plat (« je ne me représente pas quelle langue on pourrait inventer pour échapper aux stéréotypes du lyrisme érotique »), ou ne chercher que dans le sexuel (« je n’écris pas sur l’érotisme, j’écris sur le cul ») pour susciter quelque …
Sophie G. Lucas : ordinaire
par Ludovic Degroote La tenue d’un livre ne dépend pas de son épaisseur ; ordinaire, de Sophie G. Lucas en offre une nouvelle preuve. 18 poèmes de dix à vingt vers composent cet ensemble dont le titre sans majuscule donne le ton : chacun décrit une scène d’apparence banale, concernant une femme désignée par le pronom …
James Sacré : Figures qui bougent un peu
par Ludovic Degroote Réunir ces trois ouvrages importants de James Sacré est un excellent choix. Les deux premiers, publiés en 1978 et 1981, devenus introuvables, permettent de mesurer à quel point l’écriture de l’auteur s’ouvre en une manière, une langue, une voix propres à son auteur, qu’on retrouvera dans Une petite fille silencieuse. Tout …
Didier Cahen : Le peu des hommes
par Ludovic Degroote Le peu des hommes, titre provenant d’une plage de l’Île de Ré au nom étonnamment biblique, est un livre qui se trouve à la croisée des genres : proche d’un journal aux dates dissoutes, saisonnier plutôt que quotidien, il glisse vers le poème, qu’il se délite ici et là en vers ou qu’il …
Charles Pennequin : Les Exozomes
par Ludovic Degroote Exolivre que ces exozomes ? En tout cas, un ensemble improbable dont on ne sait comment il se gouverne, à supposer qu’un livre puisse ou doive se gouverner. 29 textes souvent en prose parfois en vers, avec des jeux visibles de typographie ou de ponctuation qui montrent que l’écriture ne se plie …
Emmanuel Régniez : Notre Château
par Ludovic Degroote Une ambiance étrange et gothique prédomine dans ce premier roman d’Emmanuel Régniez1. Un frère – le narrateur – et une sœur vivent depuis la mort accidentelle de leurs parents dans une vaste maison appelée Notre Château, dont le père avait hérité d’un ami à la condition de ne pas y vivre. …
Alexis Pelletier : James Sacré
par Ludovic Degroote Cet important volume consacré à James Sacré propose une anthologie de son travail de son premier livre (Relation, 1965) à America solitudes (2010). Elle est introduite par une solide étude d’Alexis Pelletier suivie d’un riche entretien entre celui-ci et l’auteur, complétée par un cahier iconographique qui fait bonne place aux éditeurs …
Étienne Faure : Ciné-plage
par Ludovic Degroote Avec Ciné-plage, ce n’est pas tant un film que nous propose Étienne Faure qu’un ensemble d’arrêts sur image. Dans des poèmes-tableaux de dix à vingt vers, quasiment tous composés d’une seule phrase qui méandre et se déploie, il montre des détails métonymiques de la vie et du monde ; chacun de ceux-ci, …