par Sébastien Hoët « J’écris mes poèmes avec une vieille pierre » (p. 37). Ashur Etwebi est un poète libanais, contraint à l’exil en Norvège depuis 2015. Il écrit en effet ses poèmes avec une vieille pierre, non pas une plume ou un stylo, encore moins un clavier d’ordinateur, et dans une langue immémoriale, richement métaphorique, …
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Oswald Egger : Rien, qui soit
par Sébastien Hoët Comme toujours avec cette maison d’édition, le livre est beau, volumineux, et le prix modeste. L’auteur, ici traduit de l’allemand avec une patience inouïe par Jean-René Lassalle, lequel signe en outre une postface éclairante, doit être reconnu en France à sa juste mesure, ce que permettrait cette anthologie soignée et conséquente. …
Emmanuel Echivard : La Trace d’une visite
par Sébastien Hoët Emmanuel Echivard donne ici son premier recueil, un recueil beau et mélancolique qui résonne mat et durable : la trace dont il est ici parlé est bien plus qu’une trace, c’est-à-dire qu’une empreinte laissée, abandonnée, par une présence qui a disparu, s’est effacée de ce qui en reste. La trace palpite en …
Olivier Domerg : Dans le bain moussant de la métaphore
par Sébastien Hoët Olivier Domerg donne ici un bref texte sur un cours d’eau, suivi d’un entretien aussi rapide. « Rapide » n’est pas qu’un adjectif désignant la brièveté ou la vitesse, « rapide » désigne aussi substantivement le cours d’eau lancé dans sa propre non-égalité à soi. Écrire sur le fleuve, c’est « être fleuve », « être le mouvement, …
Danielle Collobert / Jacques Hémery : Survie / Bruits d’écrits / La seule chose
par Sébastien Hoët Les éditions crbl nous donnent un objet magnifique – un carnet blanc semblable dans sa forme aux carnets de croquis des dessinateurs qui saisissent sur le vif (comme le recommandait Diderot), strié en couverture de formes estompées, de lignes d’écriture, blanc-sur-blanc, lequel, ouvert, offre au curieux sa moisson foisonnante : 37 encres, …
Jean-Louis Giovannoni : Sous le seuil
par Sébastien Hoët Ce très beau livre est sous-titré Récit, terme qui fait signe vers un impossible genre – le Récit est un verbe métaphysique dilué dans le roman, la nouvelle ou le conte, et n’existe par conséquent jamais à l’état pur. Sous le seuil, sous les allures modestes d’une suite de notations écrites …
Claude Royet-Journoud : La Finitude des corps simples
par Sébastien Hoët Étrangeté des titres des livres de Claude Royet-Journoud : Le renversement, La notion d’obstacle, Les objets contiennent l’infini, Les natures indivisibles, Théorie des prépositions, … jusqu’à La Finitude des corps simples. Étrangeté qui tient peut-être en première approche à la communauté qui les rassemble et les situe, communauté elle-même difficilement posée et …
Tal Nitzán : Deux fois le même nuage
par Sébastien Hoët Dans son Avant-dire, Yvon Le Men rappelle avec pertinence où nous nous tenons dans la lecture de ce beau recueil – entre deux peuples, dans une langue vieille comme le monde, dans l’ici vécu comme incertitude, guerre, exil. Nous sommes donc en Israël. Cet exil n’est pas que géographique, il n’interroge …
Laurent Albarracin : Le Grand Chosier
par Sébastien Hoët Ce Grand Chosier est un livre étonnant, et, sous l’apparence d’un catalogue de choses, voire d’une leçon de choses donnée par un instituteur élégant et plein d’humour, un traité de métaphysique occulte à la pointe de la pensée. On y décrit en vers libre ou en prose le grappin d’abordage, le …
Charles Racine : Y a-t-il lieu d’écrire ?
par Sébastien Hoët Cet épais volume, à la maquette magnifique, rassemble les écrits inédits de ce poète suisse peu connu en France même s’il fut l’ami de Jacques Dupin ou d’André du Bouchet et publia notamment à L’Éphémère. Les éditions Grèges tentent de remédier à cette injustice avec cet ouvrage, le second après le …