Jean Onimus : Qu’est-ce que le poétique ?

 
par Bertrand Verdier

Hier 18 juin 2017, l’eau de la piscine chez Cath offrait 28°, une belle jambe.
Fort regrettable que l’itou Jean Onimus n’ait pu donner son opinion sur le donc second événement du jour : Linkin Park au Hellfest (Clisson, 44). Sa mirifique subtilité eût tranché vif entre popeux et métalleux, désignant qui relevait de cette « foule immense de gens privés de ressources spirituelles […] voués aux exutoires les plus primitifs et brutaux de l’instinct » (p. 41). Avec risque de cumul : « la fuite la plus dangereuse [...] est la fuite dans la drogue. Elle atteint surtout […] une jeunesse […]. Ces jeunes n’ont pu croître normalement faute de racines », p. 39.
Point godwin (« les camps de la mort n’auraient pas été possibles sans […] technique », p. 32), négation de l’histoire (« Ni les ouvriers […] ne s’y [printemps 1968] sont sentis impliqués », p. 34 – quid donc de la grève dès avril 1968 à Sud Aviation (Bouguenais, 44) ?), éloge des superstitions (« une expérience spirituelle commune à toutes les religions et qui, donc, correspond à une réalité », p. 181), bannissement du partitif (« les gens », « les consciences », p. 38, « les philosophes », p. 23) : des nuances manquent.
Réactionnaire (« rendant au poétique toute sa place », p. 38 ; « la culture commune avec ses traditions, ses valeurs », p. 39) et mièvre (« regard limpide de l’innocent », p. 29, « vie vraiment humaine », p. 16), le propos ne s’hésite pas non plus contradictoire : « une œuvre d’art, ainsi reproduite et multipliée, se ternit », p. 33 / « La photo devient […] un point de jaillissement du poétique », p. 153 – Benjamin pas lu, donc).
L’opposition (avouée « simpliste », mais p. 180) entre poésie et prose, qui fonde l’argument du livre, nie Gaspard de la nuit, et ignore le contemporain (la plupart des auteurs cités est morte) et ses enjeux (« étalage de virtuosité, voire réalisme imbécile103 », p. 89, et en effet : « 103. L’œuvre de Francis Ponge fait problème », p. 206).
Ainsi ce livre reproduit exactement ce qu’il dénonce : un enjôleur label « poétique » orne en réalité un brouet.




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Poesis
224 p., 18,00 €
couverture