par Khalid Lyamlahy
Qu’est-ce que le folkhem ou le « modèle suédois » et comment les écrivains scandinaves ont-ils contribué à sa mise en œuvre ? Ce volume explore cette question à travers la « poétocratie », terme désignant l’engagement des écrivains nordiques dans les questions sociopolitiques. L’ouvrage, un « essai » (p. 8) qui se veut « pluridisciplinaire » (p. 9), articule le rapport des écrivains à quatre thèmes : la technique, la nature, le bien-être et le monde. En préambule, une première partie analyse d’abord l’image de la Suède comme modèle, façonnée notamment par des écrivains français (Serge de Chessin, Henri Queffélec), puis le passage de « la percée moderne » – mouvement nordique qui promeut à la fin du dix-neuvième siècle une littérature en phase avec la société – au renouveau du modèle suédois à la fin du siècle suivant. Dans chacune des quatre parties, une « mise en perspective historique » est suivie d’une analyse thématique : l’héritage d’August Strindberg, l’œuvre des deux Prix Nobel Verner von Heidenstam et Tomas Tranströmer, jusqu’à la mondialisation du polar nordique de Stieg Larsson. Un volume riche sur le traitement complexe et critique du « modèle suédois » dans le champ littéraire.
Avec la participation de Jean-François Battail
Ithaque
384 p., 28,00 €