par Benoît Auclerc
Les images de Théo Mercier – parrain de la dernière édition du festival ActOral – tirées de son exposition The Thrill is gone, présentée au MAC de Marseille cet automne, se trouvent au centre de ce numéro : masques africains entassés, à demi brisés, « trophées » (ossements préhistoriques, fragments d’amphore) encadrés dans des pneus goodyear suggèrent « un musée en état de guerre » (Pedro Morais). Ce que confirment les dessins de Jérémy Piningre préparatoires à l’exposition : des pneus, objets d’« arts premiers » empilés, sont sur le point de s’écrouler au son de rengaines rêvant à haute voix d’impossible table rase (Like a virgin) ou semblant revendiquer le désastre (Je ne regrette rien).
L’ensemble du numéro continue, avec vivacité, à poursuivre son programme de décloisonnement des écritures et des arts : notons, entre autres, les « opérations biohardcores » d’Antoine Boute (qui, à l’ouverture, tissent un « fil rouge belge » qui parcourt le numéro), les photos d’Erwan Fichou, ou, en clôture, le « parler » drôle et inquiétant des « Fille 1 » et « 2 » de l’Espagnol Pablo Gisbert.