par Vianney Lacombe
Le livre de Sarah Clément contient la mer, mais pas seulement : il contient la mer et les nuages et la mort, et l’été les réunit pour la première fois lorsque l’enfant comprend que la mer et les nuages et l’infini ne servent à rien pour éloigner la mort, et au lieu de le dire il lui est impossible de le taire, de se taire tellement fort pour éloigner l’infini de la mort qu’elle ne veut pas nommer puisque cette mer est un refuge et un pansement pour l’homme qui a voulu se donner la mort un jour d’été, juin juillet peu importe, ce n’était qu’un remède pour panser ses blessures avec le ciel blanc et les nuages, pour panser les blessures de ses poignets tranchés que l’enfant ne peut ignorer, malgré les mensonges d’une mère qui ne veut pas que le mort soit mort, alors que l’enfant sait déjà qu’il s’est tué pour ne pas mourir.
Ce petit livre haletant, inondé d’air de lumière et d’angoisse ne peut laisser indifférent : nous voyons en 16 pages l’irréparable s’accomplir et saccager la jeunesse dans le cœur de l’enfant.