par Bertrand Verdier
Pour Jean-Marie Gleize
Un certain réalisme, un certain objectivisme poétique (je pourrais dire aussi prosaïsme, ou proséïsme, puisque s’y implique le choix de la prose, et d’une prose en prose, ou encore littéralisme proséïque, ou « réelisme » incluant toutes ces dimensions) consiste à trouver ou retrouver une figue, c’est-à-dire à renouer avec le corps et le monde, puis à la porter à sa bouche, à la parler-figurer en tentant de ne pas la dénaturer.
fonder une poétique du réel, une poétique objective, une physique de la poésie. Toute la question serait donc d’une re-conversion du regard, d’une refiguration du monde, d’un retour au monde, au sol – refiguration dont la figue est précisément l’occasion, la figure et l’instrument.
De fait, donc, pour résumer, dire que la poésie est déploiement du désir de connaître, qu’elle est connaissance, acte de connaissance, et que cet acte est par définition subversif-transgressif. Et que de surcroît cette connaissance ne peut être séparée d’une relation sensuelle-sensible au sensible, connaissance physique, amoureuse, du réel, contact. La poésie est restitution du réel au corps, restitution de son corps au sujet, naissance ou re-naissance au monde, co-naissance du sujet et du réel etc.
un réel infigurable
La littérature serait dedans et moi dehors
Évelyne Lloze
Hermann
« Vertige de la langue »
676 p., 42,00 €