par Christophe Stolowicki
Langue à nu
Sous couverture brute de coffrage de papier recyclé marqué au fer, glacé sur son envers, – imprimé en petits caractères sur de hautes pages (p)réservant d’estran du blanc, De l’âme, celle qui remplace avantageusement le psychisme. « Martin. Il fait noir le matin. / Je suis je parce que mon chien », je cogite ergo sum sum. De fusion siamoise, de syntaxe détachée sur le long cours du poème. D’éternel commencement à la lettre A, d’explication de réel dans son contexte de langue indexé sur des mots en index. En abyme d’abyme, soit à plat d’aplat. La copule en ses avatars ponctués. Ombré de formules métaphysiques Martin Richet court-circuite le syllogisme, décreuse grand teint la totologie, épelle à blanc, celui de la page, le blanc de blancs, l’irrespirable, le bonnet d’âne, le métal hurlant muet – le privilège du poète.
Sous couvertures vives dans le format de deux grosses cartes à jouer, d’aristotéliciens météorologiques transitent récurrents par un chanteur américain, Scott Walker : Climat de chasseur à l’affût sur son mirador verbal, « à la dérive » plus essoré. Appartenant à un opus plus vaste demeuré secret, comment vivre, ils répondent par la négative de négative de l’affirmation en sursis. Réduits au silence, à l’avarice, à l’alentissement, si lents cette avarice, cet alentissement, ils épurent la langue à l’os, rétractent son cri : « la langue / à nu » ; verticalisent le rehaut, plus abstrait l’on meurt, suprématisme de Malevitch en creux ; décomposent l’entre-deux langues du traducteur, rongée par la vague la « côte d’ivoire [d’un] plexus solaire ». Une angoisse interstitielle fait peau neuve de mot à mot. D’insolents index réaffirment les privilèges des mots, héros de saga.
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16 p., hors commerce
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28 p., hors commerce