Jean-Pascal Dubost : Fantasqueries

 
par Alexandre Ponsart

Pour mieux comprendre ces Fantasqueries, il faut citer Raoul Hausmann – comme le fait l’auteur en début d’ouvrage – : Elle montre les reflets de la vie changeante, incertaine, monstrueuse, outrancière. Le monstrueux et l’impensable, c’est cela la poésie !

Avant d’entamer la lecture, Jean-Pascal Dubost nous prévient dans un « Avis » que son ouvrage est un livre raté. Tout comme le Au lecteur de Charles Baudelaire, cet avis présente et ouvre ce recueil. Il donne une définition de la poésie qui est une autre paire de manches qui oblige à mettre la main à la pâte et explique l’importance de lire ces poèmes à haute voix. Lire à haute voix les spiropoèmes, c’est physiquer l’écriture par l’essoufflement. Puis, il termine par un : Lecteur, phrasez à haute voix.

Même si l’auteur affirme que son livre est raté, il réussit à en faire ‘une boucle’ ; le lecteur part d’un point précis pour, une fois la lecture achevée, y revenir. Deux façons d’y arriver. Par le prologue qui explique en quoi le livre est un petit désastre jubilatoire et qui s’achève sur l’épilogue ce qui était prévu. À l’intérieur on trouve douze poèmes. Le premier Poésie-ho en passant par Sempiternel recommencement du monde, Ridiculités précieuses et enfin Poésie-ha. La boucle est ainsi bouclée.

Ha (la) Poésie ! Qu’est-elle ? Elle est dans les livres et hors des livres. Elle est nulle part, c’est sa haute vertu. La poésie prend le risque de ne pas être de la poésie. Elle a du souffle car elle n’est pas spectacle mais (…) vivante.

Ainsi, l’auteur qualifie ses poèmes de « spiropoèmes » en blocs de souffle. C’est pourquoi il convient de les lire à voix haute, ce qui fera entendre une capacité à respirer le monde grouillant en mouvement si perpétuel qu’il paraît appartenir (…) « à ce genre fantasque nommé arabesque » (H. de Balzac).

Puisque la poésie nuit gravement aux pouvoirs, l’auteur nous donne sa devise Courage, créons. Créons… malgré les restrictions budgétaires, les baisses de subvention, la dévaluation artistique… courage.




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Isabelle Sauvage
« présent (im)parfait »
104 p., 17,00 €
couverture