Claude Tabarini : Rue des Gares et autres lieux rêvés

 
par Heike Fiedler

L’éditeur a déposé le livre à la librairie d’occasion, à proximité de la maison de l’auteur de Rues des Gares et autres lieux rêvés. C’est en sortant que j’ôte la couche fine de plastique transparent qui l’entoure, c’est en descendant la rue des Gares, qu’un jeu de onze photos sur papier me tombe dans la main. Elles augmentent mon envie de lire. Je pourrais continuer mon déplacement au gré des rues et des lieux évoqués, quatre-vingts en tout. Les arpenter à mon tour, traverser ainsi canton et ville de Genève. Comme faire le tour du monde en quatre-vingts jours. Le regard de l’auteur rattaché aux souvenirs, au temps des squats, d’un mode de vie autrement. Ici, entre les pages, on se trouve bien à l’abri d’une modernité qui se déroule à un rythme effréné, technologiquement assisté. Les mots avancent parmi terrasses ombragées, « allées de catelles » et « gloussement à contretemps », à la campagne, la banlieue, près du lac-océan, parmi marginaux et autres gens aux couleurs des lieux fréquentés. Le temps s’arrête, les noms surgissent, pendant que je déambule, assise sur ma chaise en lisant. Un peu plus loin dans la cour, la maison de Tabarini, batteur, poète, promeneur. Une lumière douce en émane. Il fait nuit.




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Héros-Limite
184 p., 18,00 €
couverture