Stéphane Sangral : Ombre à n dimensions

 
par Jean-Luc Bayard

Le second livre de Stéphane Sangral commence sur le lieu du premier1 : après une préface (ici d’Alain Berthoz sur « la conscience réflexive »), c’est la même dédicace, puis la même épigraphe obscure qui, pareillement, explose en ses lettres dont chacune s’épingle, tour à tour, à un poème du recueil, pour en fixer l’ordre, en rassembler les abîmes… Le commencement est un nombre, ou une Ombre à n dimensions – celle d’une date effeuillée à la poursuite de « cet objet impossible et fascinant (…) : le Je ».

Les chapitres dénudent la syntaxe, traversent l’affirmation (je suis), l’interrogation (suis-je), la négation (je ne suis), l’affirmation encore (je est) – pour passer de « je marche » à « je tombe ».

On s’accroche à deux mots de Mallarmé, « éventail » et « tombeau », à l’espace où les mots se relèvent.

« J’écris « Je »…

                            Et « la possibilité du Je »…

Mais le « J’ » de « J’écris » bouillonne d’impossible,

et craquelle ces mots… L’incroyable écrit « Je »,

et incroyable on le croit…

                                           J’écris « J’impossible... » ... »

 




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(Soixante-dix variations autour du Je)
Préface d’Alain Berthoz
Galilée
120 p., 11,00 €
couverture

1. Méandres et Néant, préface d’Eric Hoppenot, Galilée, 2013.