Dante Alighieri : L’Enfer

 
par Patrice Corbin

Traduire est toujours une aventure, une sorte de voyage intellectuel, c’est aussi un défi pour le traducteur, celui de se confondre dans l’écriture de l’autre. La traduction de William Cliff de Inferno, premier livre de Divina Commedia de Dante Alighieri, est remarquable par la maîtrise qu’elle s’oblige du décasyllabe, épousant en cela la forme originelle du poème, l’éprouvant d’une voix lointaine qui dicte le mot de Dante, le façonnant au plus près de son intelligibilité pour en restituer la profondeur et le mouvement de l’inéluctable chute. Cette nouvelle version nous invite à tomber jusqu’au neuvième cercle pour enfin nous conduire à la lumière des étoiles, sans ruptures. Entre corps déchiquetés et monstruosités, entre étages et bolges, nous sommes à l’écoute du long poème qui précède Purgatorio et Paradiso. La terreur qui s’élève des profondeurs est d’autant plus prégnante que rien ne vient perturber le souffle de l’abîme, le feu de l’enfer ne s’éteint pas dans l’appareil didactique de notes que l’on rencontre dans les éditions de précédentes traductions. William Cliff nous donne la possibilité de Dante, de l’un des plus beaux poèmes de l’histoire universelle des Lettres.




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Traduit de l’italien par William Cliff
Édition bilingue
La Table Ronde
« La petite vermillon »
408 p., 8,70 €
couverture