par Christophe Stolowicki
Ariane rêve et son parler déroule un fil blanc rompu de blancs, rouleau de scotch dessoudé par plaques, tectonique de Poucet. Ariane ma sœur de quel amour blessée tranche par bribes les nœuds de gorge, les cordons de « marionnette » de son ombilic. Ariane oblique et le labyrinthe l’empaume ; la délivre de son héros taiseux, de son thésard au long cours, marin et capitaine. Nadine a la poésie efficace, le parler interlope de la Pénélope d’Un autre Ulysse2, et préfère à présent le minitaure en ses « méandres » de dédale au héros largueur d’amarres. Nadine Agostini prête à « partir à l’avant à l’aventure » en poupées gigognes d’un héros-limite. De grande culture elle gouaille et interpole ses soucis d’auteur, le on du nous s’accorde-t-il en nombre au sens ou à son ombre ? Lancinant assourdi passe un bateau ivre de Marguerite Duras.
Je sacrai mon idole et je [la] nommai Doll et Dolly la poupée. Alors la planète chavira silencieusement.3 Soixante-dix ans après « la doll elle […] n’aime pas les autres poupées la doll elle pense que les autres poupées sont mortes la doll elle » est notre chance chavirant de sa langue la planète à cœur et à cri.
1. Les éditions Derrière la salle de bains ayant fermé en février 2016, quelques exemplaires sont disponibles chez l’auteur.
2. Contre-pied, 2011.
3. Rodanski, 1947 (?), publié en 1996 dans Supérieur inconnu, n° 4.