Thomas Vinau : Bleu de travail / Autre chose

 
par Mathilde Azzopardi

Bleu de travail, comme Autre chose, se compose d’une succession de brefs blocs de prose dans chacun desquels tient tout un univers, avec sa tonalité particulière : petites histoires avec chute, qui s’apparentent à la nouvelle ; tableaux ou instantanés, courtes scènes, qui ont davantage trait au poème. Thomas Vinau y capture des choses infimes, insignifiantes et belles de n’être pas attendues lorsqu’elles se présentent au regard, pour peu qu’il soit suffisamment aiguisé ; de petits miracles, « prétextes à vivre », comme les qualifiait Pierre Autin-Grenier, le père ou frère en écriture, qui, lui aussi, les traquait. « Avec le ciel et sans les dieux », se nourrir du spectacle des oiseaux, faire ce qu’on peut, « prendre ce qui passe ». Se dessine, au fil des pages, une chronique de notre humanité minuscule, nos batailles, nos peines et nos rares bonheurs, « des instants d’écharde et d’éclat », dans laquelle l’auteur prend place – « Le jour met son bleu de travail. Je mets le mien. » La langue qui porte cela cultive la simplicité à l’extrême : des mots de tous les jours pour des « poèmes de table », « poèmes de soif ». Des mots, de fait, pour rapprocher, se rapprocher, tenir droit. « En se tenant la main. »




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Bleu de travail
La Fosse aux ours
88 p., 13,00 €
couverture
Autre chose
Les Carnets du Dessert de Lune
112 p., 12,00 €
couverture