Tristan Felix : Observatoire des extrémités du vivant (triptyque)

 
par Bertrand Verdier

« je vais, charriée par les gnous dans le fleuve, je vais, entre les tuiles du toit, je vais, tout contre l’amour, dessiner si tu dors. »
(p. 94)

 

Emmanuel Hocquard : Un privé à Tanger ; P.O.L, 1990 ; rééd. Points, 2014, p. 119 :

Lucrèce […] « Les uns naissaient avec des traits et des membres étranges, privés de pieds ou dépourvus de mains ; d’autres étaient muets ou sans bouche, ou encore aveugles et sans regard ; d’autres enfin avaient les membres soudés au corps »

Denis Roche : Prose au-devant d’une femme ; Fourbis, 1998, p. 15 :

jeunes femmes posant quasiment nues dans des poses qu’un reptile adolescent n’aurait pu prendre, et affairées dans une immobilité morbide de corps disjoint, noué en huit

Gustave Flaubert : Correspondance ; Gallimard, 1999, (Folio classique), p. 273 (lettre à Louise Colet, 23 décembre 1853) :

Nous sommes cela, nous autres, des vidangeurs et des jardiniers. Nous tirons des putréfactions de l’humanité des délectations pour elle-même.

Charles Baudelaire : Bribes ; Le Seuil, 1968, (L’Intégrale), p. 129 :

J’ai pétri la boue et j’en ai fait de l’or.

Dylan Thomas : « Ce monde est mon partage et celui du démon » ; Points, 2008, p. 50 :

Les mots de la mort sont plus secs que son cadavre.
Mes blessures mises en mot sont imprimées avec tes poils.
Je serai démangé par le frottis, donc :
L’homme sera ma métaphore.

Arthur Rimbaud : « Le bal des pendus » », Poésies :

in toto

Guillaume Apollinaire : « La maison des morts », Alcools

À l’intérieur de ses vitrines
Pareilles à celles des boutiques de modes
Au lieu de sourire debout
Les mannequins grimaçaient pour l’éternité

Hocquard Emmanuel : op. cit. ; p. 120 :

Leur étrangeté tient tout entière à leur seule existence ; leur énigme à l’injustifiable et singulière nécessité de leur naissance. Une nécessité monstrueuse que la rigueur du dessin souligne plus impitoyablement que n’ont coutume de faire les regards aveugles que nous portons sur ce que nous voyons

Denis Roche : Le Boîtier de mélancolie ; Hazan, 1999, p. 176 :

Giacometti a dit : « Dans une maison en flammes, je sauverais un chat plutôt qu’un Rembrandt. »
Mais qui sauverait un poisson ?




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Préface de Hubert Haddad
Tinbad
« Poésie »
172 p., 20,00 €
couverture