par Alain Helissen
Au gré de ses pérégrinations Christian Degoutte compose des poèmes qui ne sont pas des cartes postales poétiques des lieux visités mais plutôt des « arrêts sur images » évoquant des portraits hâtifs de personnages rencontrés au vif de l’instant. Par petites touches, ses mots viennent ainsi décrire la vie croisée des autres, avec un rien d’extrapolation venu combler la distance entre lui et eux. Essentiellement narrative, la poésie de Christian Degoutte s’inscrit en étapes choisies d’un périple varié, allant d’une traversée en ferry à un café de Milan pour s’arrêter dans un hôtel de Barcelone. Elle s’attarde en compagnie d’une musicienne ou d’une skieuse rouge. Mais, au-delà d’une simple description, elle interroge : « Où trouveras-tu, dis où trouveras-tu quelqu’un d’aussi perdu que toi ? » Ghost notes, ce sont des notes fantômes pour une musique à peine audible. C’est sans doute cette petite musique qui vient, pour peu que l’œil du lecteur en informe son oreille, animer ces poèmes en les intériorisant. « La musique est pluie de la chair », écrit Christian Degoutte. Le concert s’achève en bord de Loire, au terme de vingt-quatre stations poétiques que l’on parcourt avec intérêt.
40 p., 8, 00 €