Jean-Pierre Chevais : Le temps que tombent les papillons

 
par Alain Helissen

Est-ce d’avoir vu sa mère peler les mots qui a poussé Jean-Pierre Chevais à décliner dans le présent ouvrage sa propre vision des mots ? Ce sont eux en tout cas qui constituent le prétexte de ses vers « taillés courts » jusqu’à couper parfois un mot en deux, une façon peut-être de l’alléger parce que « les mots trop lourds abîment tout ». Mais il y a aussi les mots courts, les longs, les plus ou moins compliqués... L’auteur préfère les « raccourcis » qui permettent de mieux voir « ce qui se passe derrière ». « À trop les secouer, les mots laissent échapper des papillons ». Surtout, insiste Jean-Pierre Chevais, faut-il sans cesse donner des noms aux mots. Et cela produit des livres saturés de noms. La poésie, si elle paraît offrir une liberté d’expression inégalable, se montre pourtant rétive à l’emploi de certains mots, voués au chômage de longue durée. La poésie, résume encore l’auteur, « c’est noir sur blanc avec surtout du blanc ». À mi chemin entre fantaisie et sérieux Le temps que tombent les papillons offre une agréable récréation au pays de la langue. Les petites « colonnes » de Jean-Pierre Chevais laissent aux pages assez d’espaces blancs pour que le lecteur y laisse errer son imagination.




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Rehauts
88 p., 13,00 €
couverture