par Hervé Laurent
Au centre de ce numéro, une couverture : celle du n° 8 de la revue Imago, qui sert d’articulation (d’indice ?) entre deux textes bien différents quoique répondant l’un et l’autre à une urgence. La Mezzanine d’Anne-Marie Albiach, est le récit d’une érosion, celle de Catarina Quia, dont le prénom s’effrite en Cat., puis C., pour se recomposer plus loin, tandis que le récit alterne entre première et troisième personne. Je pressens qu’il n’y a plus rien à dire, déclare la narratrice. Cette quasi-certitude sous-tend paradoxalement le travail d’énonciation qu’elle/je poursuit/s avec une lucidité sans cesse inquiétée par son propre exercice. Comme l’écrit Rachel Blau DuPlessis, La seule façon d’être retourné, c’est de passer sur l’envers.1 Non que sa contribution se résume à un commentaire de la première, mais elle la prolonge, en mode offensif, ses fragments étant plutôt des éclats qui ne manquent jamais de faire des dégâts2.
1. La Vie au jour le jour, traduit (parfaitement) par Auxeméry.
2. Ainsi, quand Rachel Blau DuPlessis actualise / retourne l’Enfer : Au milieu de ma vie, je me suis retrouvée avec un type dans un endroit sombre, à discuter de « placements exonérés d’impôts ».