Mireille Gansel : Une petite fenêtre d’or

 
par Isabelle Baladine Howald

Un livre merveille

Philippe Giraudon et Jean-Yves Masson ont une petite maison d’édition, La Coopérative, et ils y publient le merveilleux livre de Mireille Gansel Une petite fenêtre d’or. Merveilleux car on y trouve, dès le titre, la référence au conte, constante dans ces évocations que fait Mireille Gansel de son enfance, et de l’enfance de la littérature. J’ai tellement aimé ce livre qu’il n’a, depuis son arrivée, pas quitté mon bureau. De rencontre (magnifique Appelfeld...) en souvenirs (le premier cahier, les jardins, « tout un quotidien d’humble beauté », mais aussi l’exode, l’attention aux langues, aux noms. Le monde juif est là, si ancien, si riche. Je murmure grâce à l’auteur : Reflender, la flamme d’une chandelle, mouvante comme les langues. Ou bien d’autres mots, en différentes langues, Szenrenke (un lieu) ou s’esmeraviha, s’émerveiller, ou « carriole », ce petit mot déchirant de quelque chose qui n’existe plus. La passion de la traductrice de Nelly Sachs sourd, ses mondes et ses langues dans un livre sur le fil de la mémoire, beau comme un éclat d’or. La petite fenêtre en contient mille autres, tellement enfantines, miroir que nous tendent notre vie, et les poèmes.




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La Coopérative
192 p., 19,00 €
couverture