par Marie-Christine Masset
Mireille Fargier-Caruso s’empare de l’oubli comme d’un territoire où la mort se lit en creux. Elle cherche à en estomper les rives, s’accroche à ces fulgurances qui ont marqué son existence, que ce soit les petits chiens nouveau-nés couchés dans des boîtes en carton, ou ce secret que possédaient les grands. Aucune nostalgie dans ce recueil, l’enfance n’est pas paradis perdu. Ce sont les sensations que la poète extirpe de l’engloutissement de la mémoire, avec cette force capable de la faire rester debout entre les rails du train. Mais la menace est là, omniprésente, petites bêtes noires : Des mouches bougent / Devant les yeux // Et les mouches les mouches surtout / Et leur bourdonnement sournois /. Le dépaysage est à l’œuvre, lentement, mais la force du poème, agissante, remet l’oubli à sa place.
88 p., 13,50 €