par Colette Tron
Couverture reproduisant des dessins de Henry David Thoreau, huit pages tête-bêche rassemblent la traduction de l’introduction de John Cage à Empty words, écrits 73’-78’ publiés aux États-Unis en 1981. Les textes du Journal de Thoreau sont le matériau de cette œuvre, poétique, tant par l’invention (et John Cage se définissait comme un inventeur plutôt qu’un créateur) d’un langage que par celle d’une technique, à travers diverses méthodes dont le récurrent Yi Qing. Mais aussi par la sélection de catégories, de structures, passant par la dé-structuration, la dé-composition, et oserait-on employer le terme de dé-construction. Ou encore par la translation et des formes de correspondance, tout en reliant Satie à Thoreau : « Une transition entre langage et musique » écrivait John Cage, « Langues devenant musiques, musiques devenant théâtre ; performances ; métamorphoses ». Ces transformations, ou changements, pour opérer, ou œuvrer, à une « démilitarisation du langage ».