par Marie-Florence Ehret
Un recueil composé de poèmes écrits depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui, dont certains inédits. Pas de dates mais des lieux : Charleville, Orianenburg, Bordeaux, des lieux : près de l’étang couleur de cendre, les pommiers de Rimbach. Si parfois, une date, samedi 10 mars.
Le monde existe dans les poèmes.
Une planète
avec un arbre, un clocher sur l’arbre
Avec des peupliers, des œufs, des orties, des tilleuls, des paysages pleins de l’histoire personnelle et collective du poète, un monde hanté d’absence et d’absents, comme cette Rue Tourlaque signée d’une date comme un tombeau : 1943-2013. Cette rue
Sans avoir su… où rien n’a eu lieu. Ne
subsiste,
Un monde pourtant donné au corps, offert à la joie du corps. Un monde concret qui se déploie dans l’absence et la présence, dans l’émerveillement et l’angoisse.
Et le poème
sans poésie, si simple pourtant, la parole
du sourd.
C’est bien ainsi
la vie aussi.
Traducteur du roumain et grand connaisseur de Rimbaud, Gérard Bayo a déjà publié une vingtaine de recueils de poèmes. Ce nouveau recueil a des airs de « somme » tant la tension est forte, entre les mots, du silence. Tant la présence est intense, de la vie, dans toutes ses manifestations, ses traces, sa précarité et son entêtement à être. Dans son dire.
176 p., 14,00 €