par Alexandre Ponsart
Par cet ouvrage, l’auteur nous invite à (re)vivre une vie qui s’étend de l’enfance à l’âge adulte. C’est un livre autobiographique mais dont le contenu n’est pas vérifiable, car comme il est indiqué sur la couverture à aucun moment l’auteur n’a vécu cela.
Afin de dépeindre au mieux les différentes étapes d’une vie, c’est la forme fragmentaire que l’auteur a choisie. Cinq albums composés de diverses pellicules, elles-mêmes divisées en plusieurs petits paragraphes, viennent rassembler dans une sorte d’album photos toute une existence. D’ailleurs, le choix de la couverture sur laquelle maintes pellicules apparaissent donne d’entrée de jeu une idée du travail accompli.
Or, comment rendre compte de ces failles, de ces instants que l’on n’a pas vécus ? Il faut donc faire un choix qui recouvre au mieux l’existence. Cela passe par l’obligation d’apprendre à voler à l’école avec ses camarades, par les « bobos » de l’enfance, par les sorties entre amis, par l’entrée dans l’âge adulte, par les voyages, etc.
Mais la mémoire peut avoir des failles si bien qu’il est parfois possible de se demander si l’invention, le rêve, n’emboîte pas le pas sur la réalité. En effet, tant de personnes différentes, tant de lieux différents, tant d’événements différents qui peuvent parfois se contredire. C’est pourquoi le lecteur passe d’un paysage volcanique au métro parisien, de chemin terrestre à une route goudronnée.
On devrait donc parler de mémoires car c’est peut-être l’histoire de différentes personnes que l’auteur a conjugués dans son récit. Je peux à volonté la faire (sa main) sortir de n’importe quelle manche, la manche de n’importe qui, même la vôtre, à la place de votre propre main, et la faire agir comme bon me semble. Ou bien est-ce l’histoire des multiples choix que l’écrivain n’a pas souhaité réaliser au cours de sa vie et qui auraient pu se concrétiser. N’être qu’un spectateur absent, caché dans la faille.
Ainsi, dès le titre Mémoires des failles le ton est donné ; ce qui suit n’est pas avéré, ni véridique. Et si la mémoire venait à défaillir ?