Pascal Quignard : Princesse Vieille Reine

 
par Tristan Hordé

Pascal Quignard a déjà publié des contes avant les cinq de cet ensemble. Princesse Vieille Reine a été joué au théâtre en septembre 2015 : le texte porte en italique des indications relatives aux déplacements d’une actrice, complétées par des commentaires du prière d’insérer ajouté au livre. On retrouve le goût de l’auteur pour l’anecdote du passé : un conte met par exemple en scène une fille de Charlemagne, un autre un couple du Japon de la fin du neuvième siècle. Il ne s’agit pas de contes pour l’enfance, mais de récits où le lecteur retrouve des motifs particuliers à Quignard : la question de la vérité et du mensonge quand, par exemple une femme porte sur son dos son amant pour qu’aucune trace dans la neige ne signale qu’elle a passé la nuit avec lui ; corollairement, le thème du voyeurisme, puisque quelqu’un les regarde. Dominent cependant le thème de la mort, possible ou effective, et celui de la sexualité avec une union charnelle acceptée, ou obtenue par la violence, ou interrompue par intérêt, et présente en arrière-plan la question de l’origine. Ainsi, dans le premier conte, la réflexion « Nous entrons par une porte étrange dans ce monde » précède l’étreinte de deux amants ; dans le dernier, la mort de son père quand elle était enfant n’a jamais été intégrée dans sa vie par George Sand et c’est pourquoi le livre s’achève sur la lecture – sur le silence – et sur un commentaire qui ramène au point de départ, « Toute sa vie on cherche le lieu d’origine, le lieu d’avant le monde, c’est-à-dire le lieu où le moi peut être absent, où le corps s’oublie. »




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Galilée
64 p., 14,00 €
couverture