Daniil Harms : Le samovar

 
par Tristan Hordé

Daniil Harms, l’un des pseudonymes de Daniil Ivanovitch Iouvatchov (1905-1942), ne verra que très peu de ses écrits publiés de son vivant, considéré avec quelques autres poètes comme ennemi de classe à partir de 1928. Arrêté en août 1941, à peu près en même temps que Vvédenski, il meurt en février 1942, de faim et de mauvais traitements. Ses manuscrits sont sauvés par son épouse et ont été conservés par son ami Iakov Drouskine. L’essentiel de l’œuvre ne voit le jour qu’à la fin des années 1980 ; plus tôt, dans les années 1960, les textes pour enfants écrits entre 1930 et fin 1931, contenus dans Le samovar. Les poèmes mettent surtout en scène des animaux (chat, âne, chien, chevaux, souris, etc.) et des scènes de la vie quotidienne (l’emploi du samovar pour le thé, le partage impossible d’un héritage), toujours avec humour, et l’on pense au caractère primesautier des Chantefables de Desnos ou des Innocentines d’Obaldia. La traductrice a pris le parti de restituer les rimes quand Harms les utilisait, et c’est une réussite ; ce livre complète heureusement le volume des œuvres déjà publié en français1.




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Traduction Eva Antonnikov
Gravures Marfa Indoukaeva
Édition bilingue
Héros-Limite
96 p., 14,00 €
couverture

1. Œuvres en prose et en vers a été publié par les éditions Verdier en 2005 ; à la traduction, Yvan Mignot a notamment ajouté de précieuses notes et une notice biographique.