par Marie-Florence Ehret
Peut-on dire que c’est de l’« inexactitude foncière » que parlent ces poèmes ? Inexactitude de la poésie, des mots, de l’exil, de la vie ?
Ou de l’impossible séparation du dehors et du dedans ?
De « la lame fine, lisse désir, couchée dans les eaux denses, noires du non-écrit » ?
Une poésie qui pose la contradiction : « La courbe de mon dos n’est connue que par moi (…) J’ignore la courbe de mon dos – finalement ».
Ainsi, si l’exilée peut dire, elle ne peut dire « d’où je vous parle ».
Est-ce quelque chose restée là-bas, en arrière, qui dédouble le poète qui le fait « nègre de moi-même » ?
Née en Roumanie, l’auteur est arrivée en France en 1999 après la publication d’un recueil à Bucarest Le Diable avait les yeux bleus et écrit directement en français. Elle co-dirige la revue Paysages écrits.