Claude Horstmann / Nicolas Tardy : Des corps

 
par Bruno Fern

Tout d’abord, comment lire le des du titre ? Si c’est comme un article indéfini, figureraient ici des « objets » ainsi désignés. S’il s’agit d’une préposition, il serait alors question de ce que l’on pourrait, au-delà de l’ouvrage, entendre sous ce terme. Quoi qu’il en soit, on trouvera un véritable dialogue entre une plasticienne et un écrivain : elle, avec ses tracés où l’on peut parfois lire plus ou moins distinctement des mots ou bien imaginer qu’il y a dessous un texte masqué par des lignes noires ; lui, avec ses courtes proses aux phrases tout aussi brèves. La 4e de couverture précise qu’il « a sollicité sa mémoire cinématographique » – et, en effet, chaque fragment évoque une succession de décors et de scènes où l’angle de vue varie sans cesse : travelling, panoramique, zoom, etc. Le jeu a lieu dans l’entre-deux (écriture et dessin) mais également, dans les textes, à travers ellipses et translations homophoniques malicieuses. Enfin, de nombreux énoncés semblent commenter l’opération en cours : « Une composition reste. Un secret bien gardé, un monde d’artifices. […] Un corps fragmenté vient se réinsérer. […] Un corps est texturé, changeant son rapport aux objets. » L’essentiel est donc atteint.




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Ripopée
20 p., 10,00 €
couverture