Sur le métier : c’est par ce titre superbement hybride – d’où surgissent à la fois le tissu, l’outil et le savoir-faire – que Jean-Pascal Dubost réunit « les entretiens infinis » menés avec lui par Florence Trocmé sur son site Poezibao (du 11 février 2008 au 29 novembre 2011). Des entretiens « nettement retravaillés » comme l’annonce l’infatigable licier. S’y resserrent ses propos sur et autour de l’extraction, du travail, du baroque, du défait, de la technique, du compost, de l’informalisme lyrique, de la citation. Le poète réaffirme ici sa préférence pour « le nerf lyrique » à tendre plutôt qu’à détendre… et l’impératif dialogue de l’écriture « avec la mémoire littéraire générale et avec sa propre mémoire littéraire ». Du mélange, J.-P. Dubost – « métis rythmique » de sa propre assertion – fait sa poétique foncière, revendiquant le « ravaudage », le tissu de « compilations diverses », de superpositions « de registres de langues, du passé et du présent linguistiques, de citations… ». C’est aussi de la technique du compost, autre alliance, que J.-P. Dubost fait son terreau dans sa tenace ambition de « survécrire ». De fines insertions qui font de ces entretiens un tissu de mille fils, dense et précieux.