par Marie-Florence Ehret
Un petit cahier cousu à la machine à points réguliers, un petit cahier qu’il faut découper pour le lire – côté gauche – et regarder les dessins de Samuel – à droite. L’auteur a-t-elle la clé de ces petites pièces bien rythmées et heureuses, comme éclairées d’une lumière fraîche, malgré glissades ou égratignures ? Pièces sans portes, poèmes sans codes, sans images vraiment ou toutes nues. Et soudain limpides.
détache colliers, construis charrettes
voudrais ouvrir des parapluies.
De brefs poèmes de six huit lignes. Une lettre rouge minuscule le commence. Un point le clôt. La ponctuation est présente, elle explique
pour un élan les pieds lancés, sans oublier
de quelle gare je suis partie :
bouquets de branches dans ma valise,
quand le printemps sera ouvert
on ira voir les okapis, chapeau à pois,
on mangera glaces au café
Les saisons tissent présent futur aux mots aux fruits aux bêtes à la planète.