par André Ughetto
Ce poème est la réponse d’Yvon Le Men, conteur, poète, diseur de contes et de poèmes (partout où on l’invite à se produire), à la lettre de Pôle Emploi qui lui apprend sa radiation du régime des intermittents du spectacle et lui réclame le remboursement de nombreuses années d’indemnités, pratiquement la moitié de tous les droits d’auteur / de toute ma vie d’auteur / d’auteur de ma vie / durant quarante ans. C’est avec un humour rageur que le poète déroule sa plainte, la drôlerie n’étant ici que le masque d’une colère proche des larmes. Le Men demande compte de l’incompréhension dont il est victime de la part des fonctionnaires de la Direction Régionale / de Pôle Emploi / Bretagne / ce nom que j’aime / et Pôle Emploi Services / le KGB de Pôle Emploi. Il s’entend apparemment reprocher de n’être pas « un artiste du théâtre vivant » – lui qui déplace les foules à chacun de ses récitals. Le déni de justice suscite chez lui une écriture de « militant », soutenue par les dessins de Pef, véritable « bande dessinée » parallèle, aux caricatures dignes du trait de « Charlie ».