Michel Collet / Matthieu Messagier : De la futilité et autres nuits rapportées

 
par Alain Helissen

En 1971, sous l’impulsion d’Alain Jouffroy, paraît Le manifeste électrique aux paupières de jupes (éd. Le soleil Noir). Ce manifeste rassemble seize jeunes poètes – ils ont alors entre 20 et 25 ans – parmi lesquels Michel Bulteau, Matthieu Messagier, Zéno Bianu, Jean-Jacques Faussot, Jacques Ferry... « Une poésie généalogique », dira Matthieu Messagier, auquel s’intéresse particulièrement Michel Collet dans ce petit livre rassemblant des entretiens menés de 2001 à 2005. Il y a, entre les deux hommes, une complicité entretenue de longue date qui confère à ces échanges à bâtons rompus une liberté de ton plutôt sympathique. Ainsi, les questions de Michel Collet alternent entre sérieux et saugrenu, comme par exemple : « Vous savez qui va gagner le Tour de France » ? Mais si une certaine « futilité » s’affiche ici – à un moment c’est Matthieu Messagier qui interroge Michel Collet – les déclarations de Matthieu Messagier éclairent sa vision du travail poétique. Les poèmes, confie-t-il, sont des précipités de poésie. Il rectifie la célèbre phrase de Lautréamont : « la poésie doit être faite par tout » (au lieu de « par tous »). Et de rajouter : « à un certain moment certains doivent s’y coller. »




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2001-2005
Entretiens
Médiapop éditions
80 p., 12,00 €
couverture