Éric Houser : Mouvement perpétuel

 
par Christophe Stolowicki

De sécheresse aimantée, d’imperceptible grasseyement, éclair de gouaille mais substantielle ; de rhapsodie urbaine qui droit dans l’arrière des yeux d’un regard lourd de temps brassé ne vous lâche que pour vous reprendre sur un autre mode, figure, trope ; de lucidité dans l’asphyxie citadine, en mouvements de rupture et de répétition symphoniques « dont le temps fait le montage » ; de connaissance acquise d’un soi photographié comme l’étiquette géante d’un T-shirt lacanien « 98% hétéro » ; de monade dans son infini de petitesse, de probation ; diurne sans que s’immisce l’onde d’un rêve : 100% lacanien ; tautologique de ronds dans l’ô dans une galerie des glaces à la fonte des ô ; juriste voire patrimonial en grand écart de sa musicalité – à effet de recul, un prosaïsme de poète.

D’arrhes de vivre les points d’attache en bel écart. À souffle court tenu, le disparate à son comble afin de « rétablir la fuite dans les idées ». Roboratif le « sourire de mèche » d’une recrudescence à froid dont danse. Une métaphore vestimentaire s’étirant « à plate couture ». Le pâté sous la plage du glissando digressif de syntaxe molle comme une montre. Un zeugme géant suspendu évidant son néant. Ravaudée hors style une costaude, adulte télégraphie sans fil tandis qu’en filigrane courent les amorces d’une rupture amoureuse. « Deux grillons chantent antiphoniques un chœur miniature dans chaque voix […] le temps a un plumage, un petit moteur qui le fait sautiller. Tu vois tu vois. Je vois je vois. » Le prosaïsme use de procédés poétiques au compte-gouttes choisies. C’est sa douleur secrète. Un prosaïsme juridique à talon d’argile compose le livret à deux trois mouvements d’un retour qui capte l’éternel présent. En sol démineur. Un lien improbable renvoie sans appel de note à un site http de « débords subtils ». Sur un poing américain de ses six doigts lettrant le « bôôôôm » un moi s’exerce comme sur les ergots d’un ego en écho. De schizophrène ès lettres. Pour « un recul des encombrants ».




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Nous
« disparate »
128 p., 16,00 €
couverture