Tahar Bekri : La nostalgie des rosiers sauvages

 
par Heike Fiedler

Chacun des vingt poèmes composés de trois tercets entre en résonance avec une peinture acrylique faite de carrés et de rectangles aux couleurs vives, parfois pastel. Paysages de mots et paysages abstraits, tracés au pinceau, imprimés en écho sur les doubles pages du livre La nostalgie des rosiers sauvages. Tahar Bekri, l’incontournable grand poète tunisien, éditeur par ailleurs de l’anthologie Poésie de Palestine, amène le lecteur à travers son univers de souvenirs, ici peuplés de plantes et de couleurs, de lieux parfois vagues et parfois précis. L’ambiance de douce nostalgie est augmentée par cette impression que tout est à la fois éphémère et présent. Présents sont les lieux comme « Ici », Le Pouldu en été 2013, en passant par les villes nordiques du Danemark notamment. Chaque poème baigne dans un jeu de lumière, de temps et de saisons toujours changeants. « Probablement », « Comment s’appelle cette fleur » : Tahar Bekri interpelle, interroge et pourtant observe avec précision. Mille détails de l’environnement, comme « l’estuaire », « les blés mouillés», des « rayons (qui) ont fissuré le mur », « à l’orée du nord égaré ». Les peintures portent pleinement ce regard qui pénètre l’impalpable : la mémoire.




Share on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on TumblrEmail this to someone
Acryliques de Annick Le Thoër
Al Manar
56 p., 16,00 €
couverture