Stéphane Nowak Papantoniou : Glôôsse

 
Heike Fiedler

Le titre Glôôsse est le résultat d’une contraction de deux mots : langue et commentaire. La photo de couverture montre débris et flammes, les restes d’une manifestation, signes de révolte. Le sous-titre localise l’action : « réponse à la tentative d’assassinat du peuple grec », rappelant aussi l’insoutenable position de l’Allemagne lors de cette crise de dette publique. Glôôsse donne la voix au peuple, aux autres : « Feu sur l’État et le pouvoir ». Au-delà de sa localisation précise, le livre de Nowak résonne comme l’onomatopée d’une crise trop universelle, dévoilée au rythme d’un besoin de dire « inconditionnel ». L’écriture dénonce l’oppression ad infinitum : « merci de rester derrière la ligne jaune ». De toute manière, il ne faut même pas la franchir pour se faire tuer par le pouvoir. Mais il faut bien une maison d’édition comme Al Dante pour rendre cette véritable écriture action (hf) accessible, terme employé en référence à la poésie action de Bernard Heidsieck, auquel soit ici rendu hommage. Ce n’est pas par hasard que l’on retrouve Nowak parmi les auteurs qui performent leurs textes, qui transgressent les genres. Glôôsse, où se mélangent styles de texte, typographies et photos, en témoigne en toute beauté. À commander absolument.




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Al Dante
88 p., 13,00 €
couverture