Fabienne Yvert : Encaisse

 
par Hervé Laurent

Voilà de la poésie ! Et encore un livre tamponné, avec rage dirait-on, peut-être un zeste de mauvaise foi, mais c’est si bon la mauvaise foi ! Vas-y, Fabienne, frappe sur la page lignée de ton petit carnet (noir ?), défoule-toi, on te suit, on en redemande ! D’autant que tu n’as pas ta pareille pour couper, là où ça fait le plus mal, la petite phrase assassine, celle par laquelle, aujourd’hui, ceux qui ont la parole, c’est-à-dire le pouvoir de décider pour toi, te font bien comprendre que tu ferais mieux de ne pas faire d’histoires – façon élégante de te dire que tu perds ton temps puisque, de toute façon, ce n’est plus toi ni tes semblables (« les sans dents » ?) qui la font, l’Histoire, alors à quoi bon la ramener, hein ? Mais ça visiblement, tu ne peux pas le comprendre, Fabienne, et c’est tant mieux pour nous si tu penses qu’il existe toujours une possibilité de se faire entendre. En t’acharnant sur tes tampons, tu t’y emploies. À tout prendre, mieux vaut se fendre la gueule que la fendre à d’autres, même quand on en crève d’envie. Nous, si on ne tenait pas ton petit livre ouvert pour s’en lire des passages, on applaudirait des deux mains. En tout cas, le cœur, le chœur, y est, sois-en sûre.




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Éditions des Petits Livres c/o La Ville Brûle
76 p., 10,00 €
couverture