par Jean-Luc Bayard
Avait-on oublié que la poésie est condensation et traversée, épreuve de l’ample dans l’éclair ?
Le dernier livre de Pierre Dhainaut nous expose au vertige, dans la brièveté, la fulgurance, la tension entre le commencement (« l’origine », traquée dans « le vocable initial » ou « la première syllable ») et la fin (« la minute ultime »).
Entre la question exposée aux premiers mots :
« Longtemps, tu devras si longtemps attendre,
quand cependant seras-tu prêt ? »
et ce qui tient lieu de réponse, à la dernière page :
« De tout le corps tu ne seras présent
que si tu n’attends pas l’écho
pour retentir, pour dire
avant l’heure furtive oui au silence. »
La quête de l’Ouvert, dans l’infime du temps, s’éprouve sur la voie blanche (un blanc avoué d’hôpital (IRM), un blanc nommé d’hiver, un blanc tu de peinture (pages « offertes » à Anne Slacik)).
À partir de lui reviennent la couleur et le nom, leurs goûts semblables pour la lumière.