Jody Pou : I thought j’irais en bloom

 
Par Christophe Stolowicki

Jody Pou, je lis poète, let it be dans nos deux langues, la tienne et la tienne, some day my bloom will come, j’irai en fleur, j’irai en pruine, en bouquet de grand cru, un jour ma princesse m’emportera. Chanteuse de ta voix de suffusion lente, poétesse bilingue à rafales, Américaine séjournant en français. Gertrude Stein. Anaïs Nin. Tu n’es pas la première à nourrir dans la seconde patrie du jazz ta langue natale. Dans ton alternance sauvage associant les neurosciences et saint Jean de la Croix, tu importes exportes dans les plus languides thèmes ton swing non intériorisé. De ta voix seigneuriale de sainte érudite, de ta voix rock, ta voix baroque sans raucité huilée, tu flirtes avec le petit nègre des salt peanuts « cacahuètes ». Tu danses syntaxique aux miroirs brisés¹. Dans ta performance tant visuelle que rythmique tu occupes large à giant steps l’espace blanc et noir, dans une « nuit américaine » copiant collant, débouchant d’une compacité furieuse dans l’extrême ajouré de deux mots-vers centrés finaux. Dans une sublimation de l’américain, sa vérité peut-être, tu passes de l’état solide au gazeux en évinçant la british liquidité. Reprenant tous tes thèmes dans une coda péroraison hors syntaxe, jubilatoire douloureuse.


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Le Bleu du ciel
128 p., 16,00 €

I thought j'irais en bloom
                                   

1. « We witness you witnessing them watching others / witnessing those who are watching in silence witnesssing / they who are digging their graves. »