par Christophe Stolowicki
Ou le régal, sous des auspices de belle ouvrage recuite dans un jus cynique, d’un « pégueux » polar-poème choyant d’une glu attentive ses métaphores concassées ; thriller plutôt que série noire au demeurant, ne se dispensant pas même de la course-poursuite du genre à l’approche des dernières images ; comprimé anti-drogue relatant un trafic de « schizoïne » improvisé par un pompier dealer peu pyromane dévoyé à l’alcool fort de quelques agonisants, tandis qu’une sculptrice en auto-scarification poursuit l’ouvrage sur son visage d’un suicide raté au revolver ; cela dans une Corse d’opérette où l’auteur « trompe son ennui » de rouage de la fonction publique en dégainant, de méticulosité au long cours dans la déglingue, la langue du rapport de police comme arme de service. De triviale politesse mieux que célinienne le nectar cul sec d’un parangon de l’anti-poème d’apparat servi comme une lampée de gros rouge arracheur de tripaille. Quotidienne du métier de pompier la décomposition des corps qui ont longtemps mariné dans leur mort plutôt que l’éclat des flammes – Germinal monté poème en faute de l’abbé Mouret, le réalisme n’a pas pris du plomb dans l’aile mais de la cocaïne.
136 p., 16,00 €