par Khalid Lyamlahy
Dans cette traduction d’un ouvrage paru en anglais en 2004 et consacré à la poésie métrique contemporaine (notamment américaine), David Caplan s’intéresse au « mouvement des formes poétiques » (p. 13) que sont la sextine, le ghazal, le sonnet amoureux, le distique héroïque et la ballade. Pour l’auteur, les choix formels des poètes contemporains combinent des techniques relevant de l’ancien et du nouveau, nécessitant donc une lecture dynamique et plurivoque, comme le suggère la popularité du sonnet shakespearien « Si nous devons mourir » de Claude McKay. Cherchant à « apporter un peu d’objectivité » (p. 22) au débat sur la poésie métrique, l’auteur reconstruit l’usage contemporain des formes poétiques : la sextine comme écriture des enjeux sociaux avec Elizabeth Bishop, le ghazal comme poésie du témoignage militant chez Adrienne Rich, la réappropriation du sonnet amoureux par Henri Cole, la dimension transgressive du distique héroïque chez Derek Walcott, et la ballade comme articulation d’une poésie personnelle chez Charles Bernstein ou polyphonique avec Marilyn Nelson. Ainsi, l’ouvrage défend une vision nuancée de la forme poétique et ouvre de nouvelles possibilités au discours critique.
Traduction de Stéphane Bouquet avec la collaboration de Gérald Purnelle
Presses Universitaires de Liège
« Littératures »
154 p., 18,00 €