par Alexandre Ponsart
Un paragraphe sur chaque page, voilà qui compose ce recueil de poèmes. Simplicité des phrases, simplicité des mots comme afin d’aller à l’essentiel :
Une branche d’un forsythia déposée dans un carré de lumière, c’est tout, n’y voyez ni allusion ni rien.
Comme un peintre, Gaspard Hons réussi à nous montrer, poétiquement, une œuvre d’art. Plus précisément une nature morte.
Dans la chambre flamboie le rouge du tableau, absence de l’été et du géranium. Tableau avec du rouge (…) un pot de confiture de groseilles rouges est l’objet posé sur la table.
L’auteur parvient, par cette simplicité grammaticale et lexicale, à toucher au plus profond de lui le lecteur. C’est par ce procédé que l’on ressent la trace de l’absence : l’écho d’une voix jamais entendue. Ces poèmes sont la manifestation d’une absence au monde comme afin d’encore mieux le saisir et d’en prendre conscience. Laisser la toile d’une couleur monochrome. Tout est là. Tout est dit.
Le bel automne qui revient année après année n’est pas décrit comme une saison de couleur sombre avec ses idées de recueillement, de cimetière mais plutôt comme un espoir de tranquillité, de quiétude de l’être. Car tout le génie de Gaspard Hons est d’arriver à peindre l’être même. Cet être qui a réussi à être lui-même, si tu veux rester devient automne toi-même.
Tel l’automne – saison des songes – on rêve dans les livres à tiroirs secrets, on s’y réfugie (…) on en sort avec un peu de lumière, un peu de magie. C’est l’essence même de ces deux magnifiques poèmes.