Olivier Deschizeaux : Au seuil de la nuit

 
par Alexandre Ponsart

Sur chaque page, un ou deux paragraphes. Ils nous tiennent, viscéralement, durant toute la lecture de ce long poème. La ponctuation est sommaire comme afin de reprendre son souffle au minimum.

L’auteur nous ouvre son univers décalé empli de folie. Mais surtout, il nous invite à être, avec lui, au seuil de la nuit. Le voyage peut commencer. Nous entrons, corps et âme, dans ce monde où le Christ sert de guide. Virée nocturne entre le ciel et les flammes de l’enfer, entre les diables et christs.

Guettant le pèlerin tu regrettes la panse qui te pèse, puis vibrant aux musiques sourdes des syllabes trop lourdes de ta ténèbre inquiète tu ne laisses que les miettes de ton âme aux flammes.

Le lecteur discerne la folie que l’auteur nous offre à entendre. Folie que seule la poésie peut rendre palpable. C’est le moment où le visage enherbé, tu descends du ciel accompagné de disciples, croyants. Son Christ est là, depuis le début, il nous suit avec sa croix pleine de sang. Il discourt dans la quiétude et la sérénité de la nuit. Il faut dire qu’ils ont déracinés tes ails, fait de ta vie un asile pour un dieu malade qui te sacrifie aux oraisons funèbres.

Puis, au seuil de la nuit remue la fin du voyage. Il est temps de le laisser remonter au ciel. Alors, au seuil de la nuit, le vent se voile de nacre, de sang et de feu, au seuil de la nuit tu enterres la poésie. Et le lecteur reprend conscience, tu renais au rêve. Mais est-ce bien un rêve ?




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Rougerie
64 p., 12,00 euros
couverture