par Bertrand Verdier
La question serait celle d’une stratégie à l’œuvre. Les Carnets d’Eucharis (objet d’une soirée de présentation ce 30 mars au cipM1) regorgent de bonne volonté : les principes de la revue, la thématique de ce numéro et la place majeure accordée à des artistes à la reconnaissance encore inassignée (Manu Le Malin eût donc pu rallier le sommaire), en témoignent.
« Stratégie », car si l’enjeu réside en un surcroît de reconnaissance à apporter à ces artistes, les commentaires de leurs productions en constituent de fait le vecteur crucial. Toutefois, ceux-ci reposent trop souvent sur des critères imprécis ou d’autorité : emblématiquement ainsi, « un puissant et incroyable regard esthétique et poétique » (p. 67), ne dit absolument rien du travail qui amène cette formulation, ni ne le particularise ou spécifie.
Il s’objecte à cette insatisfaction que les commentaires, quand ils confinent à la critique, se réputent coupables de la méconnaissance perdurée de travaux auxquels ils désiraient pourtant initialement élargir l’accès.
« Stratégique » alors s’avèrerait la pratique taisant le consistant et entraînant à fondre sans guide où pointent les formules nébuleuses.
Autant pourtant, mon hypothèse se dénoncerait caustiquement : « mars 1934 […] des fêtes somptueuses où l’on peut croiser Richard Strauss, Wilhelm Furtwängler, Richard Wagner... plus ou moins proches du régime nazi. » (p. 45). Or, c’est dix lustres à Venise auparavant (1883), que le Richard Wagner de qui le nom seul suffise, calancha.