Christophe Stolowicki : Rhizome

 
par Narciso Aksayam

Soit une machine biologique sérielle distribuée sur plusieurs niveaux agencés en inadéquation relative – mais relative à elle seule –, et désignant par une géologie en déploiement inchoatif le mouvement continué d’une multiplicité qui soit aussi l’expression d’une santé, fût-ce dans sa fêlure même, jouvencelle ébréchée, l’infante arpentant la fente, ou plutôt l’inverse : zébrante fracture, flux coupé, flux tranchant. Ainsi réseau de notations, brèves d’une pesée quotidienne d’équilibre, fragments du journal d’un jugement de goût opiniâtre. Amer peut-être, tant l’expédié, sans semonce, suppose souvent la secousse d’un rire comme les Amours de Roscoff, jaune, dès le titre résistant-anthropos. Entre les saillis, non le silence ontologique d’une anxiété neutre, mais la foule complice et pavoisée d’un décorum cultu(r)el : Coltrane, Char, Sade, Kandinsky,… cortège archétypique de mages Baudelairiens qui s’ensuivent, s’enchaînent, fards d’un nous contemporain qui se glisse dans la sculpture d’une syntaxe d’appositions imagées, scansion de peu de verbe, de peu de conjonction, de peu de coordination, ou subreptice : syntaxe de bréviaire, dictionnaire définissant à son revers une temporalité, celle intense, à chaque entrée, d’une morsure, d’une cuisson, l’assation d’un survivant ramifiant dans la tourbe révolue de l’illettrisme, irisation humide d’une bibliothèque diffractée, pétillement sporulé d’un ego mycète à la saison de fermentation d’une civilisation posthume.




Share on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on TumblrEmail this to someone
Passage d’encres
« Trait court »
32 p., 5,00 €
couverture